lundi 2 avril 2007

METIERS OUBLIES ... LA BRODEUSE ET LA DENTELLIERE

Voici un des rares métiers artisanaux féminins des plus anciens et couramment pratiqué en France depuis le Moyen Âge.

Le métier de dentellière nécessitait un très long apprentissage que l'on devait commencer jeune, afin d'acquérir une grande dextérité.
Les dentellières sont professionnelles, ou pratiquent un artisanat saisonnier.



Quelle patience fallait-il avoir pour créer des voiles les plus légers évoquant des fleurs ou des formes géométriques variées.
Certaines régions ou villes en tirèrent leur réputation.
Alençon, Bruges, Chantilly, Malines, Valenciennes, le Puy ou encore Gênes se spécialisèrent chacune dans des styles et des techniques très différents.


ci-contre :
une coiffe tourangelle, aux motifs floraux stylisés, posée sur une marotte.






Chaque région, voire chaque village, a ses costumes de fête spécifiques. Les dentelles faites de fils très fins s'entrecroisant sont réalisées à l'aiguille, au fuseau ou au crochet. La dentelle a l'aiguille nécessite préalablement la réalisation d'un patron sur papier. En suivant ce tracé, les fils du bâti forment le support sur lequel viennent se fixer les autres fils donnant la dentelle.
Les fuseaux sont croisés sur un métier, appelé tambour, carreau ou coussin, sur lequel le motif est indiqué par des aiguilles de couleur que l'on déplace au fur et à mesure du travail.



Toutes les classes de la société raffolèrent de la dentelle pour enrichir l'habillement civil, militaire ou religieux, pour décorer l'habitat ou pour embellir le linge de maison (draps, taies d'oreiller, serviettes, etc...).
Il est touchant de penser que les femmes, après avoir travaillé dix à douze heures à la ferme ou aux champs, prennent la peine de broder ou de faire de la dentelle le soir afin de réaliser le voilage et l'habillement du nouveau-né, créant ainsi un environnement d'espoir et de joie dans une époque particulièrement difficile.





Les classes populaires rurales se distinguent, les jours de fêtes, par la beauté de leurs coiffes et de leurs vêtements. Le désenclavement des campagnes et les petits prix des vêtements industriels entraînent la normalisation du costume et conduisent progressivement au déclin puis la disparition du métier de dentellière.

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