mardi 24 avril 2007

CHEVRERIE DE Valérie MOREAU à MEJANNES LE CLAP

J'ai visité la chèvrerie de Valérie MOREAU

A MEJANNES LE CLAP (gard)

Ancienne école
30430 méjannes le clap

04*66*54*03*74
06*88*92*79*05


Ferme pédagogique également.
La ferme pédagogique est destinée à accueillir des enfants et des adolescents dans le cadre de leur scolarité ou d'activités extra scolaires.
En lien avec l'enseignant, l'agriculteur met en place un projet pédagogique adapté au programme scolaire.
L'activité de la ferme et son environnement deviennent alors des supports de découverte et de connaissance du vivant, permettant aux enfants d'ancrer les connaissances dans le réel et le concret..

Valérie MOREAU, titulaire BAFA et BAFD, et son équipe propose : connaissance des chèvres et de la conduite de troupeau, sensibilisation et respect du milieu naturel, découverte d'une unité de production alimentaire.
Alimentation et soins aux animaux.
Accompagnement du troupeau en pâturage.
Fabrication de fromage.





La chèvre est un animal intelligent, vif et hardi : elle n'hésite pas à grimper dans les arbres ou en haut d'un rocher pour atteindre les végétaux qu'elle convoite. En cela elle ressemble à son cousin sauvage, le bouquetin.

On dit de la chèvre qu'elle est têtue, capricieuse et même querelleuse! Et c'est vrai que, dans un troupeau, il y en a toujours qui se chamaillent : elles s'affrontent tête contre tête, c'est une de leurs façons de s'exprimer entre elles.

Et pourtant, la chèvre a plutôt bon caractère et se laisse facilement apprivoiser. A tel point qu'il arrive que des bergers dressent des chèvres pour qu'elles mènent leur troupeau de moutons au pâturage!










En France, il existe 6 grandes races de chèvres qui se reconnaissent à leur couleur, la forme de leurs cornes et leur taille. Les deux races les couramment élevées pour leur lait sont la chèvre Alpine (ou Alpine chamoisée) et la chèvre Saanen.

*** L'Alpine chamoisée, originaire des Alpes, elle doit son nom à sa ressemblance avec la chamois. Pelage brun-roux plus ou moins foncé avec une ligne noire sur le dos. Très répandue en France pour la production de lait.


*** La Poitevine a un pelage de couleur brune marqué de blanc au ventre, aux pattes et à la tête. Très nombreuse autrefois en Poitou, plus rare et protégée aujourd'hui.

*** La chèvre de Rove vient de Provence et de Corse. Elle se satisfait des végétaux des zones arides. Elle possède de grandes cornes de taille parfois impressionnante.

*** La chèvre Angora est élevée pour ses poils longs et soyeux que l'on tond deux fois par an et avec lesquels on fabrique une laine très fine, le célèbre mohair.

*** La Saanen est d'origine Suisse. Au pelage entièrement blanc, c'est la race la plus grande. Cette race laitière se trouve dans toutes les régions de France.

*** La Pyrénéenne a des poils longs, bruns ou noirs, parfois blancs. Ses cornes retombent vers le bas. Cette race est aujourd'hui protégée parce qu'elle est devenue rare.










La chèvre rumine, ce qui lui permet de digérer les plantes les plus coriaces.

En été, les chèvres broutent dans les prairies. Elles sont gourmandes : elles aiment toutes les plantes sauvages odorantes come la sauge, le thym ou le romarin, qui parfumeront son lait et ses fromages.

Elles mangent aussi la luzerne, le foin, des pois, du soja, de l'orge, de l'ensilage de maïs...







On a observé que, sur 600 plantes, la chèvre en mange 460 tandis que la vache n'en apprécie que 330 ce qui fait de la chèvre le ruminant le plus facile à nourrir.











La chèvre produit du lait pendant les 10 mois qui suivent la naissance d'un chevreau et cela à chaque naissance, puis elle se repose en attendant la prochaine mise-bas.

Dans la nature, le chevreau têtera pendant de nombreux mois, même lorsqu'il a déjà commencé à brouter.

Dans un élevage, les chevreaux boivent le lait que leur apporte l'éleveur car le lait des chèvres est réservé pour faire du fromage.

Matin et soir, les chèvres ont besoin d'être traités pour soulager leurs mamelles pleines de lait.

Le lait de chèvre est rapidement réfrigéré contre les microbes en attendant d'être récolté par le camion de la laiterie ou bien d'être transformé en fromage à la ferme.













Une chèvre donne de 2 à 2,5 litres de lait par jour, soit en moyenne 700 litres de lait par an.

Il faut 7 litres de lait pour faire 1 kg de fromage de chèvre.









*** A deux mois la chevrette est sevrée, elle ne reçoit plus de lait et mange du foin, des céréales, commes les chèvres adultes.


*** A sept mois, la jeune chèvre est saillie pour être fécondée. La chèvre fécondée porte son ou ses futurs chevreaux pendant 5 mois.


*** A douze mois, elle donne naissance à 1 ou 2 chevreaux. Elle se met à produire du lait et cela durera 10 mois.





*** A dix neuf mois, 7 mois aprés la naissance de ses chevreaux, la chèvre est à nouveau saillie et fécondée.

*** A vingt mois, durant 2 à 4 mois, la chèvre n'est plus traité : son corps se repose en attendant la naissance des prochains chevreaux.






*** A vingt-quatre mois, nouvelle mise-bas : la chèvre se remet à produire du lait.


ET AINSI DE SUITE...







Faire du fromage du chèvre :


1* faire cailler : pour faire cailler le lait, on y ajoute des ferments et de la présure, substances qui font coaguler le lait en 24 heures.


2* mouler le caillé : le caillé bien pris est déposé à la louche dans des faiselles, moules de différentes formes percés de trous qui laissent échapper le petit lait appelé lactosérum.
Le caillé s'égoutte et prend la forme du moule en se tassant.
L'égouttage dure de 24 à 48 heures selon la taille et la forme du moule.



























3* démouler et saler : les futurs fromages sont démoulés puis salés ou roulés dans un mélange de sel et de poudre de charbon de bois pour leur donner un aspect cendré.


4* faire sécher : les fromages sont laissés 1 à jours dans une pièce très ventilée où le courant d'air fait évaporer leur eau de surface.


5* affiner : les fromages sont déposés sur les grilles appelées claies dans une cave où ils vont mûrir durant 1 à 5 semaines, selon la consistance et le goût souhaités.
Durant l'affinage, le fromager surveille et retourne régulièrement les fromages.


6* vente du fromage : à 8 jours, il est encore blanc, tendre, son goût frais est acidulé.
- à 2 semaines, plus ferme, il commence à avoir une croûte. Son goût de fromage de chèvre apparait.
- à 4 semaines, la pâte est devenue bien dense, sèche et cassante. Son goût est bien fort.







Près de 100 sortes de fromages de chèvre existent!

En ronds, en bûches, en pyramides, en briques, en palets ...

Le plus petit des fromages de chèvre s'appelle le bouton de culotte. Il est fabriqué à côté de Dijon.

Certains sont cendrés, d'autres sont saupoudrés d'aromates ou d'épices ou enveloppés dans une vraie feuille d'arbre ou encore conservés dans des bocaux avec de l'huile d'olive.


On trouve aussi des fromages dans des boîtes rondes et qui ressemblent au camembert.












ELOCUTION THEATRALE : prononcer à toute vitesse sans se tromper :

"Le béguètement est le cri de la chèvre. Elle béguète et le bêgue bégaie".

METIERS OUBLIES ... LE CARRIER


La pierre est étroitement liée à la vie humaine. On fit les premières armes avec des pierres.
Le feu naquit du frottement de deux pierres et les premiers foyers ne furent que des empilements de pierres.
Quant aux premiers murs, ils furent montés 3 000 ans avant notre ère.

ci-contre : à l'aide de la barre à mine, l'ouvrier fait pivoter le bloc de pierre.




De grands rassemblements d'artisans se forment sur le lieu de la carrière. Le carrier se sert avant tout de marteaux de tailles et de poids divers. Il emploie des coins et des barres à mine : longues barres de fer servant de levier.
Des rouleaux de bois, utilisés pour le déplacement des blocs de pierre, et les crics lui permettent de les dresser. En raison de la dureté de la matière travaillée, tous les outils du tailleur de pierre sont en fer et particulièrement lourds à manipuler.







En raison de la diversité des sols, on fit des carrières à ciel ouvert et des carrières en galeries. Le travail était différent en fonction de la dureté de la pierre. Selon la difficulté du transport, on recherchait la carrière la plus proche pour la réalisation de la maison, mais la pierre et le marbre servaient aussi pour la sculpture et le revêtement luxueux des murs.
Le marbre de Carrare, en Italie, était spécialement recherché. La construction des routes, qui se développa durant tout le XIXe siècle, nécessita l'ouverture de nombreuses carrières pour leur empierrement.
Lors du développement des villes, les tailleurs de pierre devenaient tellement nécessaires qu'ils formaient, par leur spécialisation, une véritable corporation.







ci-dessus :
carrière à ciel ouvert de Comblanchien (Côte-d'Or).
La pierre est extraite et taillée sur place. Aux efforts physiques des ouvriers, vient s'ajouter un début de mécanisation encore précaire. Toutefois, un homme marche encore inlassablement dans la roue (dite roue d'écureuil) pour la faire tourner et actionner ainsi le treuil de carrier.

lundi 2 avril 2007

METIERS OUBLIES ... LA LAVANDIERE

Le mot lavandière est lié à celui d'eau fraîche, de source et de linge qui sent bon la lavande lorsqu'il est soigneusement repassé et empilé dans l'armoire.
Chaque village a son lavoir couvert près d'une fontaine ou d'une rivière.
La lavandière commence par faire tremper son linge dans l'eau. La plupart du temps, il subit un premier savonnage. Puis il est entassé dans un cuvier, en commençant par le linge fin. Le tout est recouvert d'une grosse toile nommée cendrier, ou charrier, sur laquelle on étale une couche de cendres. on y verse alors de l'eau bouillante qui fait dissoudre le carbonate de potasse et traverse tout le linge. La lessive s'écoule par un trou ménagé à la partie inférieure du cuvier ; on la réchauffe dans la chaudière et on la fait de nouveau passer sur le linge.




ci-contre : Planche à laver sur laquelle on frotte le linge.
La lavandière lave ensuite son linge à l'eau courante. Elle le fait à la source, à la mare, le long du ruisseau ou de la rivière. Le lavoir peut être construit ou même aménagé en bateau-lavoir amarré à la berge. La lavandière se sert de son bac, appelé garre-genoux, pour s'y accroupi, et de son battoir pour battre le linge. Un gros savon et une brosse complètent son outillage.
Une fois lavé, il faut essorer le linge, puis le faire sécher. Le métier, pratiqué quelles que soient les conditions météorologiques, est des plus durs. Le lavoir, souvent situé loin de l'habitation, nécessite de longs voyages à la brouette, et les petites filles aidaient très tôt leur mère à transporter le linge.
Il arrivait que l'on ne fasse qu'une grande lessive de draps et torchons, une fois par an. C'était là un évènement mobilisant toutes les énergies. Et il en fallait pour mouvoir ces lourds draps de lin dans l'eau claire.
Le lavoir était le lieu privilégié des rencontres féminines, un peu comme le café pour les hommes. Les nouvelles du village circulaient vite et les langues allaient bon train.



ci-dessus : Au bord de la rivière, les laveuses, agenouillées dans leur "carrosse", caisse où l'on met de la paille, savonnent leur linge puis utilisent le battoir.

METIERS OUBLIES ... LE MATELASSIER

Durant des siècles, on dormit sur des paillasses bourrées de varech, de balle d'avoine ou de paille.
Elles étaient posées directement sur le bois du fond du lit, lit ordinaire ou lit clos. Le matelassier permit d'introduire un plus grand confort dans les foyers. Les matelas furent alors remplis de crin, de bourre ou de laine.
Le matelassier se rend dans les fermes pour les rénover. Il redonne à la laine sa souplesse d'origine en la cardant. Les cardes plates sont des planches de bois munies de dents métalliques recourbées en sens inverse.
L'artisan se sert aussi d'une planche horizontale, sur laquelle il s'assied, ou d'une carde circulaire faite d'un grand tambour tournant, autour duquel des cylindres fonctionnent à des vitesses inégales. La laine ou le crin sont ainsi aérés.




ci-contre : peigne à carder.

Le plus souvent, la boutique du matelassier se trouve sur la place du village et, le jour du marché, les agriculteurs lui apportent leurs matelas à rénover.

Par la suite, chaises et fauteuils Voltaire entrent dans les fermes ; le matelassier les rembourre aussi lorsque cela est nécessaire.

METIERS OUBLIES ... LA BRODEUSE ET LA DENTELLIERE

Voici un des rares métiers artisanaux féminins des plus anciens et couramment pratiqué en France depuis le Moyen Âge.

Le métier de dentellière nécessitait un très long apprentissage que l'on devait commencer jeune, afin d'acquérir une grande dextérité.
Les dentellières sont professionnelles, ou pratiquent un artisanat saisonnier.



Quelle patience fallait-il avoir pour créer des voiles les plus légers évoquant des fleurs ou des formes géométriques variées.
Certaines régions ou villes en tirèrent leur réputation.
Alençon, Bruges, Chantilly, Malines, Valenciennes, le Puy ou encore Gênes se spécialisèrent chacune dans des styles et des techniques très différents.


ci-contre :
une coiffe tourangelle, aux motifs floraux stylisés, posée sur une marotte.






Chaque région, voire chaque village, a ses costumes de fête spécifiques. Les dentelles faites de fils très fins s'entrecroisant sont réalisées à l'aiguille, au fuseau ou au crochet. La dentelle a l'aiguille nécessite préalablement la réalisation d'un patron sur papier. En suivant ce tracé, les fils du bâti forment le support sur lequel viennent se fixer les autres fils donnant la dentelle.
Les fuseaux sont croisés sur un métier, appelé tambour, carreau ou coussin, sur lequel le motif est indiqué par des aiguilles de couleur que l'on déplace au fur et à mesure du travail.



Toutes les classes de la société raffolèrent de la dentelle pour enrichir l'habillement civil, militaire ou religieux, pour décorer l'habitat ou pour embellir le linge de maison (draps, taies d'oreiller, serviettes, etc...).
Il est touchant de penser que les femmes, après avoir travaillé dix à douze heures à la ferme ou aux champs, prennent la peine de broder ou de faire de la dentelle le soir afin de réaliser le voilage et l'habillement du nouveau-né, créant ainsi un environnement d'espoir et de joie dans une époque particulièrement difficile.





Les classes populaires rurales se distinguent, les jours de fêtes, par la beauté de leurs coiffes et de leurs vêtements. Le désenclavement des campagnes et les petits prix des vêtements industriels entraînent la normalisation du costume et conduisent progressivement au déclin puis la disparition du métier de dentellière.