vendredi 24 août 2007

Le peintre en bâtiment et le peintre en lettres

Si le fresquiste et l'artiste peintre oeuvrent pour expliquer et raconter avec leur propre personnalité, le peintre en bâtiment travaille pour protéger et embellir.
Mais dans ces professions, artistes et artisans se rejoignent par la similitude des matériaux et des outils employés ainsi que par l'ancienneté de la profession.
Afin de durer plus longtemps, le bois, matière vivante exposée aux intempéries, comme dans les portes et les volets, doit être recouvert d'une couche protectrice de vernis ou de peinture et même de goudron pour les bâteaux. Les murs plâtrés, ou enduits à la chaux, et les plafonds reçoivent une couche de peinture pour les conserver propres et les rendre plus gais.
Quoi de plus tentant pour un habile artisan que d'y adjoindre des motifs décoratifs ou d'imiter des effets de matières recherchées, tels le marbre ou le bois. De plus, il est souvent sollicité pour réaliser les inscriptions des façades de magasins.









En ville, en raison de l'importance des demandes, le métier se scinde en différentes branches : peintres en bâtiments, peintres en lettres, décorateurs.
Dans les gros bourgs, un seul artisan assume toutes ces fonctions, son savoir n'en est que plus étendu. Le charron ou le bourrelier font d'ailleurs appel à ses services pour peindre la charrette ou enjoliver le bois du collier du cheval.











Grâce à un relatif bien-être rural, le métier de peintre se développe considérablement dans les campagnes. L'industrialisation de la fabrication du papier peint lui fournit une nouvelle source d'activité. Il est également chimiste, préparant lui-même ses peintures en le broyant à l'huile d'oeillette ou à l'huile de lin.
Il les pilonne dans un mortier de fonte, puis les tamise dans un tamis tambour, le protégeant ainsi des poussières. Certaines couleurs nécessitent un triple broyage. Les ayant dosées, il les détrempe à la colle, au vernis, à l'alcool, à l'huile ou à l'essence. Pour que sa peinture brille davantage, il passe une couche de vernis lorsqu'elle est sèche.










Pinceau, spécialement utilisé pour la peinture au pochoir.












Son outillage se compose de brosses : brosses à quartier, qui sont les plus grosses, brosses à main, brosses d'apprêt ou taupettes.
Elles sont faites de soie grise de sanglier ou de porc. D'autres, plus fines sont appelées brosses à rechampir, brosses à filets. Les queues-de-morue sont des brosses plates.
Il utilise aussi les couteaux à enduire, à reboucher, à mastiquer, à feuillures, à palettes, les grattoirs et les fers à dégager. Pour imiter le bois en peinture, on se sert de peignes en cuir ou en bois.






Pour le peintre en lettres, les pinceaux en martre, en poils de veau ou en petit-gris sont à bout carré pour les pleins et les déliés des lettres, et à bout pointu pour la finition.
Le peintre en bâtiment n'est à son atelier que pour préparer les couleurs. Il part sur le chantier avec ses échelles, ses pots de peinture et tout son matériel. Souvent, sa femme tient boutique. Avec e développement de la chimie, la gamme de ses couleurs augmente. A la fin du XIXe siècle, il commence à acheter ses peintures déjà préparées, c'est l'ère Ripolin et Valentine. Il propose à sa clientèle, sur catalogue, la gamme des papiers peints qui iront orner la nouvelle salle à manger ou le salon.

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